Belle découverte à l'occasion d'une visite à l'abbaye Notre-Dame de Daoulas : l'exposition de plein air consacrée à trois photographes d'origine africaine. Cette exposition est organisée par Chemins du Patrimoine en Finistère, établissement public de coopération culturelle dépendant du département du Finistère et gérant notamment l'abbaye, en partenariat avec la commune. Elle invite à découvrir le travail de trois photographes dans les jardins de l’Abbaye ainsi que dans les rues et parcs de Daoulas.
Dans les rues, en "accès libre", des œuvres de Maïmouna Guerresi, peintre, sculpteuse et photographe italo-sénégalaise née Patrizia Guerresi en 1951 en Italie. Elle peint les fonds de ses compositions et crée les vêtements des modèles qu’elle photographie. Convertie au soufisme, une forme mystique et ésotérique de l’islam, elle explore à travers son travail « la métamorphose, le contact mystique, l’élévation, les rituels ou la spiritualité prévaut sur la matière, et se réfère aux origines communes des trois grandes religions monothéistes ».
Sur les murs des vielles demeures de la ville :
Dans le parc :
Variations sur un thème :
ou encore :
Dans les jardins de l'abbaye, deux autres artistes.
Ayana V. Jackson est une artiste américaine née dans le New Jersey en 1977. Elle puise dans des archives et s’en inspire pour évaluer l’impact du regard colonial sur l’histoire de la photographie et sa relation au corps humain. Elle met en scène son propre corps et réinterprète ainsi la peinture classique occidentale et la photographie coloniale pour créer une nouvelle esthétique qui interroge le regard du spectateur.
Ses œuvres parsèment le jardin de plantes médicinales de l'abbaye :
En s'approchant un peu plus :
Enfin, dans le reste du parc de l'abbaye :
Omar Victor Diop, né en 1980 à Dakar, est un photographe portraitiste sénégalais. Son travail combine les arts plastiques, la mode et le portrait photographique pour faire le lien entre l’histoire et la modernité des sociétés africaines. Il utilise des gravures de faune et de flore qu’il mêle à des portraits contemporains pour alerter sur le fait que la nature ne pourrait plus qu’être « un souvenir des manuels d’histoire naturelle ».
Dans sa série Allegoria, le photographe aborde la question de l'environnement et des défis climatiques du continent africain. Il incarne une humanité soucieuse de la préservation de la vie et de la biodiversité, environnée d'espèces florales et animales en voie de disparition. Il rend aussi hommage aux traditions textiles africaines auxquelles il est très attaché. La matière préside aux compositions très graphiques et aux couleurs saturées. Dans cette série, l'artiste interroge le spectateur sur sa relation à la nature. Il met en scène un jardin symbolique, sans frontière, dont les figures humaines rappellent les images saintes ou mythologiques, tel saint François d'Assise veillant sur les espèces ou Orphée enchantant la nature.