Île Seguin - le retour
Jeunes mariés, nous avons habité cinq ans sur les hauteurs de Bellevue, îlot de verdure qui dominait la Seine industrieuse où s'étendaient les usines Renault, des deux côtés du fleuve et même au milieu, sur l'Île Seguin, comme on le voit sur cette photo aérienne de 1970.
Avec ses allures de paquebot, l'Île Seguin avait belle allure.
Ce mardi 29 juin 2012, nous sommes allés voir ce qu'était devenue l'Île Seguin, depuis le démantèlement des usines Renault de Boulogne-Billancourt et de leur extension sur la rive gauche. Alors que des deux côtés du fleuve, toutes les emprises des anciennes usines sont rebâties et remplies de bureaux et de logements, l'aménagement de l'Île Seguin a été l'objet de multiples polémiques : on se souvient du projet de musée d'art contemporain de François Pinault, que celui-ci a finalement installé à Venise !
Je ne parierai pas moi-même sur ce qu'il adviendra finalement de l'île, les projets actuels soulevant de nouvelles polémiques. Le dernier en date prévoit la livraison en 2017 par Jean Nouvel de cinq tours de bureaux dont la plus haute culminerait à 120 m. Je me bornerai à en décrire l'état actuel, au fil de notre promenade.
Venus par la rive droite, nous abordons l'île par le pont Renault, conçu par l'architecte Marc Barani et inauguré en 2009. Un regard en arrière vers la rive que nous quittons nous fait découvrir l'unique établissement de Renault resté sur place et consacré à la promotion de ses projets de véhicules écologiques, ainsi qu'une belle tour de Jean Nouvel - déjà lui - qui abrite notamment les bureaux des laboratoires Roche.
Au bout du pont, une entrée du jardin de l'île Seguin, et un établissement, Les grandes tables de l'Île Seguin, Prix Fooding Guide 2012 du meilleur décor.
Près du restaurant, un pavillon est en cours d'achèvement : il doit ouvrir au printemps, indique le panneau : il reste un peu moins d'un mois pour être dans les temps...
En cheminant dans les jardins vers l'extémité orientale de l'île, une belle vue sur les hauteurs de la rive gauche, avec la maison où l'épouse de l'auteur de ce blog a passé son enfance : transition avec le billet précédent , on y voit la terrasse où s'est déroulé vendredi dernier le repas qui y est décrit...
L'île offre aux employés des bureaux qui en bordent les rives un lieu de pique-nique pour la pause méridienne, qu'ils gagnent en empruntant l'ancienne passerelle qui reliait l'île à l'usine de la rive gauche.
Au passage, quelques vestiges des installations industrielles, sans doutes épargnés pour s'insérer dans un des multiples projets qui ont émaillé l'histoire de l'île
La cale où nous observions dans notre jeunesse les véhicules neufs descendre vers les barges pour embarquer vers les points de stockage ou de livraison, et le soubassement des anciens bâtiments.
Notre promenade s'achève à l'autre entrée de l'île, sur la rive gauche. Depuis la vieille passerelle, la vue sur la Seine, les péniches amarrées à demeure et la pointe de l'île Saint Germain évoque la vue depuis la passerelle des Arts sur la pointe de l'Île de la Cité...
Si vous voulez venir sur l'île en soirée, un cirque colmbien y tient en ce moment ses quartiers.
Le printemps est de retour
Après un nombre respectable de semaines pourries, le printemps est de retour. Cela vaut bien un billet sur ce blog, même s'il est difficile à illustrer...
Le Parc de Sceaux est en cours d'aménagement pour accueillir une représentation en plein air d'Aïda les 31 mai, 1er, 2 et 3 juin.
Le temps se prête à des déjeuners en plein air : asperges des Landes accompagnées de la complantation d'Alsace Grand Cru Altenberg de Bergheim, par Marcel Deiss (1994)...
...suivies d'un lapin en sauce accompagné d'une bouteille de 1986 du Pavillon Rouge de Château Margaux.
Enfin, le vent de renouveau qui flotte sur la République en ce joli moi de mai vaut bien qu'on renouvelle la décoration pour se préparer à en fêter le 220ème anniversaire en septembre prochain.
Grève à la Cour...
Outre la pratique de l'art d'être grand-père et l'étude du chinois, une autre activité s'inscrit dans mon emploi du temps de retraité, que je n'évoque jamais dans ces billets pour des raisons évidentes de discrétion. Je vais faire aujourd'hui une exception à ce principe dans la mesure où précisément je n'ai pu exercer cette activité - ou si peu, deux affaires - de plus liées car elles concernent un couple - sur seize inscrites au rôle de l'audience.
Il s'agit de la fonction d'assesseur à la Cour nationale du droit d'asile, juridiction administrative (VOIR CE LIEN) dépendant du Conseil d'Etat et traitant des recours formulés par les demandeurs d'asile contre les décisions de l'OFPRA - Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, lorsque ce dernier a rejeté leur demande. Je précise ici que cette procédure d'accueil des étrangers est tout à fait distincte de l'immigration en général et correspond à l'application de la Convention de Genève et des textes européens ultérieurs qui visent à protéger des personnes qui seraient en danger dans leur pays d'origine.
Une bonne partie des avocats intervenant devant la Cour a lancé la semaine dernière - la veille du jour de l'investiture du président Hollande - un mouvement de grève qui vient d'être reconduit aujourd'hui.
Le Monde s'était fait l'écho de ce mouvement mercredi dernier, mais tout à mon long week-end au Pays Basque, je n'avais pas fait une lecture attentive de mon quotidien favori.
L'entrée de la Cour, singulièrement moins animée que d'habitude, s'orne de pancartes informant les visiteurs de ce mouvement.
Un panneau rappelle les revendications des avocats.
Le lecteur intéressé par plus de détails pourra se rapporter à la lettre ouverte adressée par l'association des avocats ELENA France (LIEN)
La prochaine audience à laquelle je participe est jeudi prochain 24 mai : je risque d'avoir encore des loisirs forcés...
PS : un coup de fil ce mercredi matin m'informe que toutes les affaires de mon audience de jeudi ont été renvoyées...Il sera donc inutile que je me déplace...
De Sainte-Barbe à Socoa
Malgré le temps couvert, une belle randonnée à pied au bord de l'eau ce vendredi 18 mai.
Le point de départ; au lieu-dit Sainte-Barbe, offre un point de vue impressionnant sur la digue qui protège la baie de Saunt-Jean de Luz.
En descendant de Sainte-Barbe, après un dernier regard sur la digue, on découvre le panorama de la ville de Saint-Jean de Luz, en arrière-plan de la grande plage
Le long du chemin vers la ville, un "événement" attire l'oeil.
Longeant la grande plage, nous pouvons voir, en nous tournant vers le large, une variante de kite-surfing, et vers l'intérieur des tableaux plus intimes...
Au bout de la grande plage, nous pouvons nous retourner pour en apprécier l'étendue, puis tourner nos regards vers le port de Ciboure, de l'autre côté de la Nivelle.
Nous remontons ensuite vers la ville de Saint-Jean, en longeant le port, avec les vieilles maisons de Ciboure en arrière-plan, pour aller prendre le pont sur la Nivelle, d'où la vue sur Saint Jean et la maison de l'infante est très belle.
Arrivés à Ciboure, nous longeons le Quai Maurice Ravel vers Socoa. Un regard en arrière sur le port de Saint-Jean ; vers l'avant, nous avons en point de mire le fort de Socoa, but de la randonnée.
Il reste à traverser le petit pont sur l'Untxin, petit fleuve côtier dont un panneau rappelle le nom, même si la nationale 10 n'y passe plus depuis fort longtemps et si les Pyrénées n'y sont plus basses mais atlantiques. Nous atteignons alors le petit port de Socoa dominé par le vieux fort.
Un coup d'oeil sur les barques basques à la ligne si élégante, et nous arrivons sur la jetée aperçue au lointain au début de la randonnée, depuis Sainte-Barbe.
Il ne reste qu'à prendre la navette du passeur pour rentrer à Saint-Jean...
Long week-end
En bons retraités qui ne voient pas pourquoi ils ne partiraient pas comme les actifs au moment des ponts et viaducs du mois de mai, nous partons prendre un peu de l'air du Sud-Ouest, région chère à notre coeur et que nous avions désertée depuis deux ans...Nous nous contenterons pendant cette absence de vous faire partager quelques instantanés de cette récréation.
La journée du 16 mai s'est terminée par une étape à Bordeaux chez nos bons amis S...Le miroir d'eau de la place de la Bourse, au bord de la Garonne, avec au fond les arches rouges du pont de pierre, a quelque chose d'irréel.
Au bord du quai, un gros bateau de croisière rappelle le caractère maritime de la cité, malgré la distance qui nous sépare du large.
L'alignement des anciens chais qui bordent le quai des Chartrons, le nouveau visage d'un centre rendu aux piétons et sillonné par les rails du tramway se prêtent eux aussi à d'intéressants clichés.
Ce jeudi 17 mai nous a conduits à Biarritz. Un regard sur le petit port des pêcheurs.
La passerelle du Rocher de la Vierge est en cours de réfection, mais la "maison hantée" toujours là, même si elle aussi a été fortement rénovée
En soirée, le panorama de la grande plage, avec le casino, l'Hôtel du Palais et le phare.
Daniel Buren au Grand Palais - Monumenta 2012
Un moment magique ce jeudi 10 mai sous la verrière du Grand Palais, où les organisateurs de Monumenta 2012 ont convoqué l'imagination créative de Daniel Buren (l'homme des colonnes tronquées du Palais-Royal, qui depuis a fait son chemin dans la compréhension du grand public...).
Monumenta consiste à proposer à un artiste contemporain d'investir l'espace de la nef du Grand Palais, à Paris avec une œuvre conçue spécialement pour le lieu et l'occasion. La nef, d'une superficie de 13 500 m2 et d'une hauteur maximale de 45 m, permet de créer des œuvres de très grande dimension.
Les quatre éditions précédentes ont accueilli l'allemand Anselm Kiefer en 2007 (Chute d'étoiles), l'américain Richard Serra en 2008 (Promenade), Christian Boltanski en 2010 (Personnes), le britannique Anish Kapoor en 2011 (Leviahan). Buren est donc le deuxième français invité.
Le catalogue de l'exposition comporte des esquisses de la maquette et du plan de l'installation, intitulée Excentrique(s) - ne pas oublier le "s" entre parenthèses...
Pour le visiteur, cela donne cela, au premier regard.
La verrière, qu'on la regarde directement où à travers les miroirs disposés au centre, est étrangement magnifiée
et prend depuis le sol des couleurs variées.
Le sol prend des couleurs irisées
En vous encourageant à venir voir par vous-même cette oeuvre à la beauté éphémère, je vous laisse en compagnie d'une visiteuse studieuse, sachant qu'on peut aussi s'y asseoir d'une façon un peu plus conviviale...
Un regret : ne pas pouvoir emprunter les escaliers pour voir l'installation d'en haut, comme le montre cette photographie tirée du catalogue :
Les Docks - Cité de la mode et du design
Ce mercredi 9 mai, promenade sous un ciel maussade sur les bords de la Seine, rive gauche en remontant le cours du fleuve vers l'Est.
Notre but : découvrir les Docks de Seine, cité de la mode et du design, qui vient d'être inaugurée le mois dernier (voir ce lien)
La porte d'entrée, sur le quai d'Austerlitz, n'a rien de triomphal malgré son adresse, mais dès qu'on l'a franchie, on est charmé par les espaces, la simplicité de l'architecture, et comme par un air du large.
Le "truc vert", selon l'expression de NS le président sortant, ne manque pas d'élégance - c'est le minimum compte tenu de sa fonction :
Hors l'Institut Français de la Mode, établissement d'enseignement créé par les fédérations patronales de la mode et présidé par Pierre Bergé (voir ce lien ) qui s'y est installé fin 2008, on peut y voir deux expositions hors les murs du musée Galliera (musée de la Mode de la ville de Paris, actuellement fermé pour rénovation - voir ce lien) ainsi que les premières boutiques qui viennent de s'ouvrir. (design, vêtements de création). Mais pour accéder aux terrasses et aux restaurants, il faudra attendre l'été.
Depuis la coursive, on peut admirer la ligne du pont Charles-de-Gaulle, construit de 1993 à 1996 (déjà!) ; l'accès par les quais, où les automobiles ne circulent plus depuis quelque temps, est encore en chantier, mais on peut l'espérer aussi pour l'été.
Souhaitons réussite à ce beau projet, qui a déjà connu bien des viscissitudes, comme en témoigne cet article du JDD de février 2011 (lien) qui évoquait une ouverture à l'automne 2011 pour une inauguration prévue à l'origine en 2008...
Soyons à présent opimistes, puisque le "lézard" a enfin pris vie en avril dernier.
Les présidentielles vues de mon bureau de vote
Après les présidentielles vues de Chinatown sur Seine (voir mon article du 3 Mai), une rapide analyse des résultats de mon bureau de vote, qui ne laissent pas de me surprendre.
Ma commune de proche banlieue compte 11 778 inscrits. La participation au 1er tour a été de 73,87 %, les résultats de ce premier tour comparables à ceux des communes restées à gauche de l'ancienne "ceinture rouge" de Paris :
etc.
J'ai cité le score d'Eva Joly, supérieur à la moyenne, car le maire appartient à Europe Ecologie les Verts. Il est vrai qu'il n'a pas été (ré-)élu maire en 2008 sous cette étiquette, qu'il a prise seulement à l'occasion des cantonales de 2011. Mais cette nouvelle étiquette ne l'avait pas empêché n'être réélu au Conseil général, seul candidat au deuxième tour, le candidat communiste arrivé second s'étant désisté par discipline républicaine...
Les résultats de mon bureau de vote (la commune en compte douze) diffèrent assez largement de ceux de la commune : il compte 921 inscrits, et la participation au 1er tour a été de 76,22 %, la plus forte parmi les bureaux de vote de la commune.
etc.
Mélanchon y fait son plus beau score (c'est le seul bureau où il bat Hollande)
Le score de Marine Le Pen, le plus "beau", si j'ose dire, de tous les bureaux de vote, se passe de commentaire...
Sarkozy et Bayrou y font leur plus mauvais score, celui d'Eva Joly n'est plus faible que dans un des autres bureaux.
Devant de tels résultats, j'étais curieux du résultat du second tour.
La participation dans la commune y a été de 75,50 %, un peu plus qu'au 1er tour.
François Hollande a obtenu 69,66 % des suffrages exprimés et Nicolas Sarkozy 30,34 %.
Eh bien, dans mon bureau de vote, on a voté à 77,20 %, cette fois encore le plus fort taux de participation de la commune, et naturellement plus qu'au premier tour.
François Hollande a obtenu 73,51 % des suffrages, le meilleur résultat des bureaux de vote de la commune.
Je laisse au lecteur le soin d'analyser ces surprenants résultats. Je pense pour ma part que la sociologie de ce bureau, composé majoritairement des habitants d'une cité-jardin gérée par l'office public d'HLM du département (un des deux seuls départements dont le président du Conseil général est resté communiste...) peut expliquer à la fois le succès de Mélanchon et hélas de Marine Le Pen au premier tour, et le triomphe de Hollande au second.
L'affiche de la fin de semaine
Pour que vous n'oubliiez pas d'aller voter, un billet dans le droit fil du titre de ce blog :
Lire : Ào lǎng dé Yǔ Sà kē qí.
La transcription des noms des candidats est la transcription "officielle" adoptée par la Chine, pour Sarkozy, bien sûr, depuis quelques années et pour Hollande sans problème, même s'il est encore peu connu en Chine, puisqu'il existe depuis toujours une transcription pour la Hollande...
Ma source : l'hebdomadaire gratuit "Regard sur la Chine", en distribution dans un certain nombre de quartiers de Paris, dont naturellement Belleville où je me rends chaque semaine pour mes cours.
En conclusion :
Lire : Zàijiànle, tóupiào ba! (Au revoir, maintenant votez!)
1er mai dans les bois de Saint-Cucufa
Pour éviter les encombrements de Paris causés par les trois grandes manifestations parisiennes, quelque sympatique que puisse être l'une, déplaisante une autre et pathétique la troisième, nos pas nous portent ce mardi vers Rueil-Malmaison et un site dont le nom un peu comique ajoute à l'attrait, les bois et l'étang de Saint-Cucufa.
Nous passons d'abord devant le château de la Malmaison, domaine national fermé non pas parce que nous sommes le1er mai mais parce que nous sommes un mardi - ce qui ne change pas grand chose au résultat...
Après un cheminement à travers les hauteurs de la ville, s'offreà nos yeux, au milieu de la forêt domaniale, l'étang de Saint-Cucufa.
Si ces lieux préservés appartiennent au domaine de l'Etat, c'est grâce à Joséphine Bonaparte qui acquit le domaine - château de la Malmaison, bois et étang - en avril 1799. A leur divorce en 1809, Napoléon 1er lui laissa la Malmaison et les bois de Saint-Cucufa. Le domaine passa ensuite de main en main au gré des successions et des ventes jusqu'à ce que Napoléon III, qui s'efforçait de reconstituer les propriétés chères à son oncle, reprenne possession de la Malmaison et de Saint-Cucufa par un échange de terrains en novembre 1856. La République annexa les biens de la Couronne impériale en 1871 et la Malmaison devint domaine national, les bois forêt domaniale.
Le retour vers la ville nous fait emprunter des chemins de toute beauté :
Au gré du chemin, l'ONF nous informe des travaux entrepris pour la conservation du bois, la ville de Rueil-Malmaison des combats qui s'y sont déroulés lors de la défense de Paris en 1870 en rendant hommage au général de Miribel. La ville souligne le rôle de Marie-François-Joseph de Miribel dans les combats de la Malmaison contre les Prussiens, elle est plus discrète sur celui qu'il joua dans la répression de la Commune quelques mois plus tard...
Au retour, une belle vue sur l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil, dont l'élégante façade, érigée de 1632 à 1635 sur ordre de Richelieu, n'est pas sans rappeler celle de la chapelle de la Sorbonne, d'autant qu'elle est due au même architecte, Jacque Lemercier. Elle abrite les tombeaux de Joséphine et Hortense de Beauharnais, qui y furent ensevelies respectivement en 1818 et 1837.